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Isabelle LEVERT

Psychologue clinicienne

Psychothérapeute

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Le burn-out 

le repérer et le traiter

 

illustration article burn out parentalCet article a pour objectif de donner des repères pour identifier le burn-out et des pistes pour y remédier.

Définition

Le burn-out (ou syndrome d'épuisement professionnel) est un état d'épuisement physique, émotionnel et mental causé par un stress chronique lié au travail. Il ne s'agit pas d'une simple fatigue, mais d'un véritable effondrement psychique pouvant impacter durablement la santé.

Définition de l'OMS (Organisation mondiale de la santé)  : Le burn-out est un syndrome résultant d'un stress chronique au travail qui n'a pas été géré avec succès. Il se caractérise par  :

- un sentiment d'épuisement,
- un cynisme ou une dtance mentale vis-à-vis du travail,
- une efficacité professionnelle réduite.

Les symptômes du burn-out

- L'épuisement émotionnel  qui se traduit par des pleurs, de l'irascibilité, des angoisses diffuses, une sensation d'être au bout du rouleau ou complètement à plat et de ne plus pouvoir faire face.
- La dépersonnalisation  qui se manifeste par une attitude négative, cynique, détachée envers le travail et les autres. Plus rien ne semble avoir d'importance.
- Une réduction de l'épanouissement personnel et à la place un sentiment de perte de sens et d'efficacité.

Les causes du burn-out sont multifactorielles.

  1. Causes liées au travail
    1. Surcharge de travail  : trop de tâches, délais irréalistes, heures supplémentaires fréquentes.
    2. Manque de reconnaissance  : peu ou pas de retour positif, non valorisation, absence de perspective d'évolution, promotion sans cesse repoussée.
    3. Manque de contrôle  : absence d'autonomie, décisions imposées sans consultation.
    4. Ambiguïté ou conflits de rôle  : missions floues, ordres contradictoires.
    5. Pression constante  : objectifs trop élevés, culture du rendement et d'une croissance ininterrompue de gain de productivité, stress chronique.
    6. Climat de travail toxique  : conflits avec un ou des collègues, harcèlement moral, isolement, menace de licenciement...
    7. Manque de soutien  : absence d'aide de la hiérarchie ou des collègues, management défaillant.
  2. Causes personnelles
    1. Perfectionnisme  : tendance à vouloir tout faire parfaitement.
    2. Difficulté à dire non  : peur de décevoir, envie de tout assumer, crainte d'être considéré.e comme inefficace ou trop lent.e.
    3. Manque d'équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle  : le travail prenant le dessus, il n'y a plus de disponibilité en terme de temps et d'énergie pour ses proches ou pour soi.
    4. Conflit de valeurs face aux pratiques de l'entreprise avec sentiment de perte de sens ou de manque d'éthique.

Les signes précurseurs du burn-out

Ils apparaissent souvent progressivement ce qui les rend parfois difficiles à repérer. En être conscient permet d'agir avant l'effondrement. Les principaux signes d'alerte sont :

Signes physiques Signes émotionnels Signes cognitifs Signes comportementaux Signes liés à la perception du travail

Ces signes, à eux seuls, ne veulent pas forcément dire burn-out mais s'ils s'accumulent et s'ils s'installent durablement sont une signal fort qu'il vaut mieux considérer.

L'intérêt de la psychothérapie

Une psychothérapie avec un.e psychologue clinicien.ne est fortement recommandée en cas de burn-out car elle permet une prise en charge en profondeur de l'épuisement psychique et émotionnel lié au travail. Les rencontres permettent de  :

Une psychothérapie n'est pas toujours facile à entreprendre mais elle est souvent un levier majeur de reconstruction.

Les textes de loi

En France, plusieurs articles de loi visent à protéger les salariés.

L'article 4121-1 du Code du travail stipule que l'employeur est tenu de protéger la santé physique et mentale de ses salariés. Ce principe général d'obligation de sécurité peut être invoqué pour obliger l'employeur à prendre des mesures préventives et curatives afin d'éviter le burn out de ses salariés.

L'article 4512-1 du Code du travail impose à l'employeur de mettre en place des actions de préventions des risques professionnels, y compris des risques psycho-sociaux, dans le cadre de l'organisation du travail.

La loi Travail (2016) a instauré le droit à la déconnexion, utile lorsque les sollicitations ont lieu à toutes heures du jour ou de la nuit.

L'article 1226 du Code du travail est utile en cas de maladie professionnelle. Lorsque le burn out est reconnu comme tel, l'employeur doit maintenir le salaire pendant une période déterminée et prendre en charge certaines démarches administratives, en collaboration avec la Sécurité sociale. La procédure de reprise après un arrêt de travail pour maladie professionnelle est encadrée.

L'article 461-1 du Code de la Sécurité sociale énumère les maladies professionnelles. Le burn-out peut être inclus dans cette liste s'il est reconnu comme étant lié au travail. La reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle ouvre des droits, notamment la prise en charge des soins et des indemnités journalières mais également à une indemnisation.

L'article 462-1 du Code de la santé publique précise les modalités de la reconnaissance d'une maladie professionnelle.

Certains articles sont spécifiques au harcèlement moral au travail  :

L'article 1152 du Code du travail  définit le harcèlement moral comme toute conduite abusive, répétée, qui porte atteinte à la dignité ou crée un environnement de travail intimidant, hostile, dégradant ou humiliant. Il est précisé qu'aucun salarié n'a à subir du harcèlement moral qu'il soit initié par un supérieur hiérarchique ou par un.e collègue.

L'alinéa 2 indique que l'employeur a l'obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir et faire cesser le harcèlement moral. En cas de non-respect, l'employeur peut être tenu responsable, en particulier en cas d'inaction face à une situation de harcèlement.

L'article 1154-1 du Code du travail est une protection contre les représailles. Si le salarié dénonce le harcèlement et subit des représailles, cet article peut être utilisé. Il protège les salariés contre toute forme de discrimination ou de sanction en raison de la dénonciation d'un harcèlement moral. «  Aucun salarié ne doit subir des mesures discriminatoires en raison de son témoignage sur une situation de harcèlement moral  ».

Le harcèlement moral au travail est également un délit pénal, passible d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 2 ans et d'une amende de 30 000 euros. L'article 222-33-2 du Code pénal permet aux victimes d'intenter une action en justice, en plus de la voie civile ou disciplinaire.

Il est essentiel que la victime d'un harcèlement moral puisse réunir des preuves pour appuyer ses allégations (témoignages, courriels, enregistrements, signalements, etc.).

Droit d'alerte

Le droit d'alerte en cas de danger grave et imminent

Un salarié, ou un représentant du personnel (comme un membre de CSE – Comité Social et Économique) peut signaler un risque sérieux pour la santé mentale ou physique. Si un salarié ou plusieurs présentent des signes de burn-out (épuisement, angoisse, troubles du sommeil, arrêts maladie fréquents...), cela peut constituer un danger grave et imminent, déclenchant une procédure d'alerte.

Le droit d'alerte pour atteinte aux droits des personnes

Si l'origine du burn-out est liée à des conditions de travail dégradées (harcèlement moral, pression excessive, surcharge chronique), le CSE peut exercer un droit d'alerte sociale. L'employeur est alors obligé d'enquêter et de réagir rapidement.

Pour un employeur, ne pas agir face à des signes de burn-out peut engager la responsabilité civile et pénale.

Le rôle du médecin du travail face au burn-out

Le médecin du travail devrait être un acteur-clé pour la détection, la prévention et la prise en charge du burn-out.

  1. Détection précoce du burn-out
  2. Lors des visites médicales (embauche, périodiques, retour de congé maladie...), il repère les signes d'épuisement professionnel  : fatigue chronique, anxiété, troubles du sommeil, démotivation...
    Il peut aussi être sollicité en visite à la demande du salarié, confidentiellement, sans avertir l'employeur.

  3. Évaluation des conditions de travail
  4. Le médecin analyse les facteurs organisationnels  : surcharge de travail, manque d'autonomie, conflits internes, absence de reconnaissance, etc.
    Il peut visiter les postes de travail, rencontrer les RH, les managers et le CSE pour proposer des actions correctives.

  5. Préconisations de prévention et d'aménagement
  6. Il propose  :
    un aménagement de poste (réduction de la charge, changement d'équipe, télétravail...)
    un temps partiel thérapeutique,
    un reclassement si nécessaire.
    Il oriente aussi vers des structures de soutien (psychologue du travail, cellules d'écoutes...).

  7. Suivi post burn-out
  8. Il évalue la capacité du salarié à reprendre son poste après un arrêt maladie.
    Il peut s'opposer à une reprise qu'il juge dangereuse pour la santé du salarié.

  9. Confidentialité et indépendance

Il agit dans l'intérêt exclusif de la santé du salarié.
Il ne divulgue aucune information médicale à l'employeur sans accord explicite du salarié.

 

Dans tous les cas, il est primordial de ne pas rester seul.e mais de parler de son mal-être, à un professionnel reconnu, que ce soit son médecin traitant,  un.e psychologue clinicien.ne. Etre accompagné.e permet de prendre des décisions au mieux de sa santé et de ses intérêts.

Isabelle LEVERT
Psychologue clinicienne
Psychothérapeute

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